La biodiversité menacée
La zone de Bel air : un réservoir de biodiversité menacé
La zone de Bel air est située au nord-ouest de la métropole de Montpellier, elle couvre une surface de plusieurs centaines d’hectares et s’étend sur 4 communes différentes dont trois appartiennent à la métropole de Montpellier. Cet espace est habité par de nombreuses espèces menacées : voir la liste des espèces protégées retenues par les dérogations. Amphibiens (Grenouille rieuse, Crapaud commun), oiseaux (Fauvette orphée, Pipit rousseline, Pie grièche méridionale, Busard cendré, Alouette lulu, Pie grièche à tête rousse…), insectes (Marbré de vert, Piéride du chou, …) et plantes (Glaieul douteux). Certaines de ces espèces sont protégées par des Plans Nationaux d’Actions (l’Odonate, la Pie grièche méridionale et la Pie grièche tête rousse) déployés sur le périmètre de Bel air. La Loutre d'Europe, espèce en voie d'extinction vit sur le cours de la Mosson dans les vallons en contre bas de Bel Air. Sa présence est avérée comme le montre les films que nous avons pu réaliser fin 2023 et début 2024.
C’est donc un réservoir de biodiversité aussi rare que précieux au niveau régional mais également national et européen qui est menacé par la construction du 3ème tronçon du L.I.E.N. Ce milieu abrite des milliers d'espèces dites ordinaires. Rappelons qu'en France métropolitaine on dénombre 40 000 espèces d'arthropodes dont 80% de leur biomasse a disparu dans les trente dernières années ! La garrigue, mais aussi les zones humides sont propices à la vie et ce sont 5 000 espèces "ordinaires" qui sont menacées par le LIEN. Le cours d'eau de la Mosson qui traverse la plaine en bas du plateau de Bel Air exprime aujourd'hui encore cette riche biodiversité.
Regardez notre film sur les habitants des berges de la Mosson.
Regardez aussi notre playlist Destruction du vivant et espèces protégées par le LIEN
Avec le lancement de ce tronçon démarré en 2023 et 2024, ce sont des centaines hectares d'espaces naturels et agricoles qui disparaissent . Tête de pont de la métropolisation, le LIEN ne sera plus une desserte locale mais une connexion autoroutière ( accès à l'autoroute A750 et liaison vers l'A9). Avec ce méga-périphérique les défilés de camions en attente du LIEN (ZAC de Bel Air, du Mijoulan, la carrière Lafarge ) avaleront nos terres , défigureront nos paysages et détruirons nos espaces et modes de vie au Nord de Montoellier.
Des études de 2016 sur la biodiversité ont montré que cet espace est le plus riche en termes de biodiversité de l’ensemble du territoire de la métropole de Montpellier. La métropole a tout fait pour ne pas que ces documents soient diffusés et a décidé de ne pas protéger son patrimoine naturel : Voir la carte du SCoT validée en 2019 qui autorise l’extension de 50 hectares de zone d’activités sur la seule zone de Bel air - Naussargues et suggère une extension encore plus grande avec 20 ha pour le Mijoulan.
Avec le LIEN et l'aménagement routier, seules les espèces protégées sont retenues au titre de la biodiversité et les arrêtés préfectoraux ont autorisé la destruction de nombreux spécimens situés sur l'emprise du chantier :
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109 espèces sont retenues par la dérogation du du 8 juillet 2019, (n°DREAL-BMC-2019-189-01)
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27 espèces ont été ajoutées par la dérogation additionnelle du 26 octobre 2021 (n°DREAL-BMC-2021-299-01). Parmi ces 27 espèces figurent celles que nous avions relevé au printemps 2020, comme la Cordulie à corps fin, Engoulevent d’Europe, Bruant zizi, Rossignol Philomèle, Loutre d'Europe et de nouvelles stations de glaïeul douteux
Après avoir contesté la première dérogation aux espèces protégées , un recours en contentieux contre la dérogation additionnelle est mené depuis décembre 2021. La dérogation additionnelle de 2021 est en instruction en appel depuis Août 2023 et le jugement est attendu pour fin 2024.
Voir la page Recours Espèces protégées pour avoir l'historique de la bataille juridique contre ces arrêtés !
Au total 136 espèces protégées sont menacées et ce sans compter, les 5000 espèces non protégées, 80 hectares d'espaces agricoles ou naturels et des centaines d’hectares de garrigue qui seront détruites par l’emprise du chantier du LIEN et par les ZAC à venir. Tout cela pour une route qui ne résorbera pas les embouteillages mais ouvre la voie à l'urbanisation massive du Nord de Montpellier.
Voir nos films sur les espèces qui vivent sur le tracé du LIEN
Les mammifères avec la Loutre d'Europe
Les habitants du LIEN - Épisode 1 : Mammifères
Les habitants et la diversité des vivants sont menacés : couper en deux un écosystème pour implanter une route dont l'impact écologique est mal mesuré est un problème soulevé par le collectif, mais aussi par l'autorité environnementale et de nombreux groupes en lutte pour la transition écologique.
Le diagnostic environnemental émis fin septembre 2021 par la Mission Régionale d'Autorité environnementale (MRAe) est sévère. Il émet plus de quinze recommandations à l'intention du maître d'ouvrage et s'éloigne de l'avis de complaisance obtenu en 2014.
Vous pouvez apprécier par vous même les différences substantielles entre les deux avis en consultant el tableau comparatif entre l'avis de l'autorité environnementale de septembre 2021 et l'avis de juin 2014 Téléchargez le PDF
Nombreux avis émis lors de la consultation publique en 2022 confirment l'importance du rapport de la MRAe : voir l'analyse des premiers résultats de la consultation de mars 2022.