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Mouvements citoyens pour les luttes environnementales, Janvier 2023.

Dernière mise à jour : 13 févr. 2023

Participez à l'Etat des lieux des mobilisations et luttes environnementales organisé par Atécopol le 9 Février 2023 à 17h30 à Montpellier :



Depuis février 2020 et le lancement des premiers travaux de défrichement dans les collines, le collectif SOS Oulala s’est engagé avec des organisations environnementales, des associations citoyennes et des individus, dans la lutte contre le projet de périphérique nord de Montpellier, le L.I.E.N., porté depuis les années 1980 par le Département de l’Hérault. Nous nous battons contre les passages en force de nos autorités locales qui vont à contre-sens de l'histoire : A l'heure de l'urgence climatique, nous disons NON au L.I.E.N. Occupations, débats publics, mobilisations, enquêtes écologiques, suivi juridique, rapports socio-économiques, coordination inter-organisations etc. La lutte est riche, diverse et le collectif SOS Oulala n’en n'est pas le seul acteur. Nous dénonçons l'absence d'alternatives au tout routier, la destruction de la biodiversité et des espèces protégées et la violence institutionnelle qui a pour seul horizon la destruction des biens communs.




Aujourd’hui, la validation du projet par le conseil d’Etat au mépris des règles que l’Etat s’est lui-même fixées, et l’avancée spectaculaire des travaux au niveau de l’échangeur de Saint-Gély-du-Fesc réaffirme le pouvoir de l'administration et la puissance de l'imaginaire du progrès technologique. L'horreur progresse.



Pourtant, tout n’est pas joué. Sans même inclure les retards pris par le chantier, ses promoteurs ne prévoient pas sa livraison avant 3 ans. Certaines tranches ne sont pas réellement entamées (le plateau de Bel Air), le coût des matériaux explose et le budget du Département n’est pas extensible à l’infini, d’autant que la situation financière globale de collectivités est plus qu’incertaine. Certes cela fait fonctionner le BTP mais l'attractivité des paysages méditerranéens est compromise.



En parallèle, la dégradation des conditions de vie environnementales et sociales s’accélère, à l’échelle globale et à l’échelle locale, avec un métropole de Montpellier qui étouffe ses habitant.es sous sa propre croissance : artificialisation massive des derniers espaces agricoles et « naturels », explosion du prix du foncier et donc du coût du logement, relégation spatiale des populations les plus précarisées, asphyxie des campagnes et bourgs alentours, péri urbanisation accélérée, engorgement routier, pollutions et émissions de GES en augmentation.



Le SOS Oulala l’affirme depuis le début : il ne s’agit pas de s’opposer à une petite route locale qui défigurerait un voisinage. La route est l’infrastructure maîtresse qui, en plus de confisquer ce qui nous est commun pour le profit du trafic international de marchandises, rend possible la suite : sans route, pas de ZAC, pas d’entrepôts logistiques, pas de nouveaux quartiers champignons coulés dans le béton. La lutte est locale, mais l’enjeu est systémique. Empêcher l’ouverture du LIEN nous économise une myriade de luttes futures contre tous les projets socialement et écologiquement destructeurs que l’infrastructure, si elle est ouverte, permettra de lancer. Nous nous battons pour que ce bout de garrigues et de terres agricoles pose la limite de la métropolisation. Et qu’à partir de cette limite préservée de l’accaparement, nous puissions inventer d’autres modèles d’habiter un territoire, de vivre et de produire, ensemble et avec le reste du vivant.


Depuis janvier 2022, cette analyse est portée en commun par une coalition nationale, La Déroute des routes, regroupant 55 collectifs luttant contre des projets routiers partout en France, et dont le SOS Oulala est partie prenante. La demande de moratoire sur les projets routiers destructeurs lancé par la Déroute des Routes en juillet 2022 est progressivement repris par les députés qui interpellent le gouvernement sur la question du moratoire et la nécessité de réexaminer les projets de manière globale au regard des enjeux climatiques, écologiques, sociaux et sanitaires depuis septembre 2022[1].

En Octobre 2022, le député Sylvain Carrière pose la question à Castex ;

En novembre 2022, le Sénateur Guillaume Gontard interpelle la ministre de l’écologie au Sénat.

Le 15 décembre, le Réseau d’Action Climat demande à son tour le moratoire sur les projets routiers et une réorientation des investissements .

Les 17 et 18 décembre, 23 collectifs membres de la coalition La Déroute des routes ont investi les ronds-points partout en France.


Pour l’heure, la réponse des politiques à la demande de moratoire est : construisons toujours plus de routes. Puisque 90% du trafic de personnes et de marchandises se fait par la route, continuons. Nul besoin d’un moratoire. Pour plus de détails sur ce raisonnement Shadock, qui insiste pour répéter toujours les mêmes erreurs




En résumé : La route « est un élément indispensable à la vie dans nos territoires » répond Madame Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité. Seuls comptent les « besoins spécifiques de chaque territoire » et les conclusions fournies par les déclarations d’utilité publiques censées « objectiver les suites à donner à chacun ».


En nous renvoyant aux sacrées saintes enquêtes d’utilité publique, la ministre ignore « L’inutilité publique ». Le chercheur, F.Graber, a disséqué la culture politique française des enquêtes publiques : la question du sens d’un projet n’a pas sa place car l’utilité est saisie par les procédures administratives de régularisation technique et juridique et par les mises en conformité. In fine seul prévaut l’enregistrement des participations qui « construit une totalité abstraite à même d’imposer l’utilité publique comme un point de vue surplombant ». L’enquête publique consacre le privilège des intérêts des aménageurs sans qu’aucune discussion ne soit possible (lire Frédéric Graber « L’inutilité publique », 2022).


Nous prévoyons bientôt, avec la ligue des droits de l’Homme, un débat sur l’inutilité publique !


Ne lâchons rien

Le LIEN va à contre-courant de l’histoire et les pouvoirs publics se satisfont toujours du même modèle d’attractivité économique. Depuis que le chantier du LIEN a démarré fin 2021, nous ne cessons de dénoncer les passages à l’acte et les mensonges institutionnels. Nous continuerons à le faire : le chantier n’a pas traversé la rivière (la Mosson) et rien n’est encore irréversible. Des dizaines d’hectares de biodiversité sont encore intacts et nos paysages de garrigues peuvent encore échapper au massacre.


Continuons la mobilisation. Notre recours sur les espèces protégées et notre action auprès du préfet sur la caducité de la déclaration d’utilité publique sont en cours d’instruction. La justice est lente et les responsabilités des politiques sont démesurées.


Prochains R.D.V. le 9 février 17h30 à la Faculté d’Education de Montpellier pour le débat organisé par Atécopol sur les mouvements citoyens et les luttes environnementales.


N’hésitez pas à nous contacter par mail pour rejoindre nos groupes de travail !


Des actions régionale et nationale se profilent pour 2023 avec la Déroute des Routes.

[1] Voir la vidéo de la séance publique au Sénat du 29 novembre 2022 ou lire l'ensemble des échanges qui se sont tenus lors de cette séance publique sous format pdf

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