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Le Département persiste au mépris de l'environnement, du droit et des contribuables, octobre 2021

Alors que nous sommes dans l'attente de la décision du Conseil d'Etat qui obligerait le département à s'expliquer sur le projet du LIEN, le président du conseil départemental de l'Hérault, Kléber Mesquida, décide de passer en force en démarrant les travaux.



Cette attitude est inacceptable pour plusieurs raisons :

• Elle remet en question l'état de droit en ignorant la procédure en cours qui constate

l’illégalité de la DUP du lien ;

• Elle ne respecte pas le droit du public à la participation et à donner son avis suite

à une remise en cause majeure du bien-fondé du projet ;

• Elle fait peser sur le département et le contribuable un énorme risque financier,

à l'instar de celui pris par le département de la Dordogne dans le dossier du

contournement de Breynac, passé en force, et où 40 millions d'argent public ont été

dépensés pour rien après l'annulation du projet et l’obligation de démolir décidée

par le Conseil d'Etat. Le Département joue avec l'argent du contribuable.

Rappelons quelques faits :

- Par un arrêt du 09 juillet 2021 le Conseil d’Etat ayant constaté que la procédure qui a conduit à la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) du LIEN était viciée (le préfet ne pouvait

légalement rendre l’avis d’autorité environnementale sur l’étude d’impact du lien en raison de son absence d’indépendance), le projet du LIEN est aujourd'hui entaché d'illégalité.

Pour tenter de régulariser cette illégalité, le Conseil d'Etat a mandaté la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (MRAE) pour réévaluer l’étude d’impact de façon

indépendante. Celle-ci a produit un avis le 28 septembre 2021, très différent de celui du

préfet de 2014.

Désormais le Conseil d'Etat doit dire si cet avis appelle la réalisation d'une nouvelle enquête publique, ce qui semble inévitable. Sans attendre, les travaux démarrent !



Associations de riverains, organisations écologistes, municipalité de Grabels et maintenant l'autorité environnementale régionale missionnée par le conseil d'État. Tous s'échinent à répéter la même évidence, le lien est un projet du passé qui nous promet un avenir de béton, d'embouteillages et de pollution. Mais il n'est de pire aveugle que celui qui refuse de voir. Surtout s'il tient entre ses mains le futur de toute une population.


Non, Monsieur K.Mesquida, Président du Département de l’Hérault, non, vous n’avez pas « gagné tous les recours », comme vous le déclarez (midi libre, 19 octobre). Vous en avez perdu : en 2013, la première déclaration d’utilité publique pour la réalisation du LIEN (liaison inter-cantonale d’évitement nord de Montpellier) a été annulée au motif d’inexactitudes substantielles viciant l’information du public. Et aujourd'hui encore, la DUP est entachée d'irrégularités et vous le savez. Un des derniers recours en date, est celui conduit auprès du Conseil d’Etat. Cette même instance juridique a demandé un avis autonome sur les impacts environnementaux à la fin de l’été 2021 à une autorité environnementale autonome - la mission régionale d’autorité environnementale (MRAE).


Cet avis publié le 28 septembre dernier est formel quant à la qualité de l’étude d’impact environnementale réalisée en 2014 : aucune solution à la voiture n’est envisagée, la desserte locale s’est transformée en connexion inter-autoroutes (A9/A750), le trafic augmentera avec le LIEN, la biodiversité, l’air seront détériorés et les risques d’étalement urbain sont majeurs : plus de 80 ha de terre seront consommés sans compter les projets péri-urbains en cascade comme celui de la ZAC de Bel-Air par exemple (MRAE, 2021).


De surcroit, et en parallèle, vous ne pouvez pas oublier qu’une une dérogation additionnelle aux espèces protégées fait actuellement l’objet d’instructions pour que ce soit émis un nouvel arrêté préfectoral. Comment démarrer des travaux alors que l’arrêté n’est pas signé ?


La dite nécessité du LIEN est un leurre. Le trafic des automobiles et des poids lourds est de plus en plus gourmand, et vous proposez de le nourrir davantage. Car oui, les routes attirent toujours plus d’embouteillages : le trafic induit n’appartient pas au passé. Il est constaté depuis longtemps que ce soit par le commun des mortels, par les scientifiques ou par les autorités publiques. Là aussi la MRAE a rappelé que les chiffres, méthodes d’analyse et résultats de l’étude d’impact de 2014 sont biaisés et qu’il est impossible de connaitre le nombre de poids lourds qui seront appelés à circuler sur cette route. Une fois de plus, le public est pris en otage par une information tronquée. Le modèle du tout voiture consomme les terres, les vies et les énergies et ne résout en rien les problèmes de trafic, car les bouchons se multiplient à tous les nouveaux carrefours que vous ne cessez d’agrandir. Vous enfermez les gens dans un seul et unique modèle, car vous éliminez toute alternative à la voiture.


Voilà trente ans que les habitants du Nord de Montpellier sont pris au piège du modèle tout voiture : pour se rendre au travail, la voiture ; pour aller faire les courses, la voiture ; pour accompagner les enfants, la voiture ; pour aller au sport ou au cinéma la voiture. Les pistes cyclables sécurisées sont réservées aux habits du dimanche, les voies dédiées aux covoiturages sont imaginaires et les transports en commun relèvent de la portion congrue.


Affirmer par voie de presse votre volonté de lancer les travaux du LIEN car il serait une « nécessité sociétale », c’est nier les actions sociales et politiques émanant d’associations, d’organisations politiques et environnementales et d’une municipalité. C’est aussi nier les actions juridiques en cours. Depuis quand une autorité territoriale nie l’existence de l’avis de l’autorité environnementale, nie la réponse du Conseil d’Etat et celle du Préfet et nie les actions juridiques des citoyens ? Les lois pour les mobilités, les lois sur le climat existent et vous les piétinez ? L’Hérault serait-il en passe de devenir un espace de non droit ?


Ce dont il s'agit, c'est de vivre ici demain. Les ressources sont limitées et vous les savez : pour sortir de l'engrenage de la croissance illimitée, nous devons cesser de regarder par le petit bout de la lorgnette. Dépenser presque 100 millions d’euros pour consommer les fonds annuels alloués aux infrastructures routières en refusant d’investir dans les 3 ou 4 millions d’euros nécessaires pour réaliser les pistes cyclables relève de l’imposture politique et sociale. Lancer des travaux alors que l’avis du Conseil d’Etat n’est pas rendu, c’est jeter l’argent des contribuables par la fenêtre.


Nos autorités doivent cesser de jouer avec l’argent public. Nous devons absolument réduire nos dépenses énergétiques et pour ça réduire nos déplacements : relocalisons le travail, les commerces, les loisirs. Pour que la mobilité soit vraiment une liberté et non une contrainte imposée qui pèse de plus en plus cher sur le budget, la qualité de vie et la santé des usagers, il vous faut changer de cap. La justice sait condamner pour inaction climatique les responsables politiques. « Notre affaire à tous » est là pour le vous le rappeler.


Nous avons adressé ce jour, un communiqué de pressenous demandons collectivement au département de l'Hérault de suspendre les travaux dans l'attente de la décision définitive du Conseil d'Etat. Cela ne peut se passer différemment dans un État de droit.





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