Le collectif SOS Oulala a organisé deux ateliers pour dénoncer le LIEN et les projets routiers destructeurs de la biodiversité.
1 - Le premier atelier organisé en réponse à la quatrième journée de mobilisation nationale contre la réintoxication du monde s'est tenu sur le tracé du LIEN le 17 septembre après-midi. Une vingtaine de personnes se sont retrouvées pour une réintroduction symbolique des espèces protégées menacées de destruction par le tracé du LIEN.
Des photos des espèces protégées ont été disposées dans la garrigue là où est prévu de passer le LIEN. L’action s’est terminée par un goûter participatif dans une ambiance familiale, inclusive.
Le but de cette action est de faire prendre conscience de la richesse de la biodiversité au Nord de Montpellier, à l’échelle locale et internationale. Nos garrigues méditerranéennes sont parmi les cinq écosystèmes les plus riches du monde. L’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) s’est clôturée mi-septembre et pour le collectif Sos Oulala la biodiversité se protège en Amazonie mais aussi juste à côté de chez nous.
Comme le dit Anna du collectif : « Nous avons répondu aujourd’hui à l’appel national contre la réintoxication du monde, à l’aube de la sixième extinction de masse. La biodiversité est notre planche de salut vers une adaptation possible du vivant au changement climatique. La biodiversité assure notre sécurité alimentaire. Il s’agit de préserver le vivant, car on considère qu’il a une grande valeur, on parle aussi de notre survie immédiate. Cette biodiversité est en très grand danger et déjà des scènes de science-fiction apparaissent comme en Chine où la pollinisation des abeilles se réalise à la main. Il faut agir vite et partout. Il ne suffit pas de protéger la biodiversité en Amazonie et de faire des réserves en Afrique, nous devons la défendre partout, y compris autour de nous.
Les 115 espèces protégées menacées par le LIEN sonnent un peu abstraites. On parle en réalité d’êtres vivants qui sont le résultat de dizaines de milliers d’années d’évolution et d’adaptation à notre environnement très spécifique. Ces 115 espèces sont protégées car elles sont en danger critique d’extinction, mais n’oublions pas non plus toutes les autres dont des milliers d’individus vont périr. Le pourtour méditerranéen abrite la biodiversité la plus riche d’Europe, une des cinq les plus précieuses au monde. La zone de Bel-Air est la dernière zone au Nord de Montpellier qui abrite autant de biodiversité et elle est un corridor écologique important. Pour nous et pour nos enfants nous nous devons d’être les défenseurs de notre environnement contre le LIEN et contre tous les projets d’urbanisation en cascades qu’il entraînera.
Comment un projet comme celui du LIEN qui va échouer à réduire les embouteillages, va servir les intérêts privés, va être un maillon actif du trafic international et local de camions, va polluer l’air, l’eau et ouvrir la voie à la destruction de milliers d’hectares de zones naturelles peut-il être qualifié d’intérêt public ? Il est temps d’arrêter la destruction immédiatement et de considérer les zones naturelles comme des biens communs inaliénables. Demander des dérogations pour tuer des spécimens d’espèces protégées (plus de 125 espèces dans la nouvelle dérogation en cours) est une tactique institutionnelle inacceptable : la destruction irréversible des écosystèmes ne se compense pas ».
2 - Le deuxième atelier animé par le collectif SOS Oulala s'est tenu lors des journées du patrimoine naturel organisées par la mairie de Grabels le 18 septembre. A l’occasion de cette journée, le collectif SOS Oulala a décidé de faire un focus spécifique sur les espèces protégées et la biodiversité détruite par la construction future du LIEN.
Pour cela, les photos des 115 espèces protégées ont été disposées sur les murs, le stand. Le collectif a proposé une animation ludique avec un jeu de cartes des espèces protégées.
Comme le dit Jean : « Le contact avec la population s’est très bien passée. On a eu beaucoup d’échanges. La plupart des gens ne se doutait pas de l’ampleur du projet du LIEN : présentée comme une liaison inter-cantonale il est en réalité un méga-périphérique connectant deux autoroutes (A9 et A50) et une carrière Lafarge, pour le plus grand bonheur des camions. Le LIEN ne peut se faire ni ici, ni là-bas, car les routes à l’infini ne sont compatibles ni avec la crise climatique ni avec l’extinction de la biodiversité. La plupart des gens était émerveillée par la découverte de toutes les espèces abritées par le territoire et scandalisée d’apprendre leur destruction imminente ».
A l’issue du discours du maire l’association SOS oulala a été applaudie.
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